Enter the Void est un film différent, provocant et expérimental. Je le savais avant d'y aller. Mais je n'y suis pas arrivé, j'ai failli sortir 5 fois et beaucoup dans la salle n'ont pas eu autant de patience.
Quand je suis finalement sorti de ce film, j'ai été intrigué. Pas choqué, pas ébloui juste interloqué par le message, le but... Et quand je regarde les critiques de cinéma qui crient soit au génie soit à la débilité profonde cela ne m'aide pas.
Noé est-il un génie incompris ou un névrosé psychotique qui met ses délires à l'écran?
Je n'ai pas la réponse, si vous le connaissez personnellement ou que vous avez vu le film donnez moi votre avis ça m'intéresse.



Voici la bande annonce, vous comprendrez ce que je veut dire par "expérimental"



Boum, du moins c'est ce que j'ai ressenti après avoir vu cette bande annonce et c'est aussi ce que l'on ressent pendant le générique et les 30 premières minutes du film. On est scotché au fauteuil, la caméra subjective et les hallucinations nous ballotent entre une envie de vomir et une envie de redescendre de ce trip phénoménal. Hallucinant, on a l'impression d'avoir pris les même psychotropes que le personnage. On est dedans, on y croit. Jusqu'à ce qu'il meure. Là tout bascule, autant pour nous que pour lui.


Une fois Oscar -le personnage principal- mort, Gaspard Noé nous ballade dans un délire mystico-bouddhiste. Tous les clichés sont là : on voit la vie du héros à rebours, il flotte au dessus de Tokyo en recherche de réincarnation et passe de pièces en pièces en traversant les murs... Et ça dure 2 heures. 2 interminables heures où la caméra bouge sans cesse, tournoie au dessus de la ville, zoom, dézoom avec des espèces de transitions sous forme de flash de couleurs de 2 minutes et le tout sans musique.
Et là d'un coup c'est l'ennui, long , très très long. 2 heures à lutter pour voir cette fin téléphonée, 2 heures à supporter les tentatives aussi vaines que ridicules de Noé qui cherche à nous choquer. Mais ça ne marche pas, on n'y croit pas, les clichés sont trop gros. Pourtant on a le droit à des images d'accident de voiture bien gores, à un avortement en live, à des scènes de cul trash, même une éjaculation in vivo !

Mais quand Noé veut nous dégouter, nous choquer, on rit tellement il est ridicule dans ses fantasmes névrotiques et œdipiens. La mise en scène et ce processus de caméra "baladeuse" sont tellement lourds qu'ils parviennent à nous décrocher du film, on perd toute attache pour le personnage et on attend juste le prochain truc gore. Finalement il arrive, un truc bien malsain, bien trash, un truc qui fait du buzz comme quand on viole Monica Bellucci. Mais cette fois, ça ne marche pas, c'est trop gratuit, trop gros, personne n'y croit.

En résumé, si vous êtes adepte du LSD prenez un buvard une heure avant de rentrer ça doit être cool. Sinon louez un DVD de Requiem for a dream, c'est sur le même thème mais tellement mieux !



7 commentaire(s):

caro a dit…

Le plus grave dans tout ça c'est qu'il fait des entrées ce film.
Quand on voit la réaction des gens à la sortie, soit la moitié de la salle (remplie au début!!!), c'est entre désolation et gros fous rires...
Comment des producteurs on pu croire cinq minutes à ce film???? Ils l'ont vu????
C'est long, ennuyeux, et les tentatives de provoc virent au ridicule tellement c'est mal fait et cousu de fils blancs.
J'ai payé pour être scotchée, je suis juste attérée de voir que de l'argent a été dépensé pour faire ce film.
Faudrait voir à pas abuser (de la patience du spectateur, de substances,...)

soeurnocturne a dit…

ok! ok! ok! On a dit la même chose de "Irréversible" mais malgré la dureté du film, j'ai trouvé qu'il y avait une maîtrise de la technique visuelle et scénaristique. j'attends de voir... le cinéma de Gaspard Noé n'est, il est vrai, pas adapté à tous les publics... à voir !!!

Carotte a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Carotte a dit…

C'est peut être ça le secret du nombre d'entrées, les réactions du public.
On n'en parlerai pas personne n'irait le voir. Bref on lui fait quand même de la pub.
Même si il n'est pas "adapté" à tous les publics encore faudrait il qu'il cherche à en avoir un......
Mais va le voir et dis moi si je suis passée à côté de quelque chose, j'ai peut être rien compris.

soeurnocturne a dit…

Oui. J'irai. Et oui y a de grandes chances que ce soit une grosse merde d'un
real qui joue encore sur sa notoriété pour se (nous) branler le cerveau

Anonyme a dit…

Il est indéniable qu'il faut "se lâcher" pour apprécier ce film, et surtout, essayer d'aller au-delà de la surface pour voir ce que l'auteur a cherché à montrer ... mais c'est trop demander pour certains. On ne pourra pas dire que l'auteur et les financiers n'avaient pas foi en l'homme. Mais ils ont au moins montré qu'ils avaient tort : Dany Boon et Spielberg sont plus faciles à appréhender, il aurait fallu refaire le scénario en ce sens ... eh oui, monde cruel :).

Xavier a dit…

Désolé de ne pas être aussi intelligent pour comprendre ce film, promis l'année prochaine je m'abonne à Télérama...

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